La tête dans les nuages

16 décembre 2019Marie HERBERT

Le ferry nous débarque sous une pluie diluvienne. Et nous parcourons nos premiers kilomètres sur la Carretera australe. La piste fait trembler le van, et nous tentons d’apercevoir le paysage entre les gouttes. La végétation du parc Pumalin est dense et les couleurs si intenses, qu’on pourrait croire qu’elles ont été chromés. Ce pèle-mêle de verdure ne laisse aucune place à un semblant de sentier. Nous sommes au cœur de 300000 hectares de forêt luxuriante, la plus grande réserve naturelle privée du monde.

D’une 10aine sur le ferry nous nous retrouvons très vite seuls. Plusieurs heures durant. Comme une invitation à se laisser bercer par l’immensité environnante.

Enfin la pluie cesse, et le brouillard se dissipe. Levant le voile sur le décor qui nous entoure. Les nuages dansent avec les sommets. Les cascades semblent tomber du ciel. Quelques rayons viennent éclairer des glaciers, nous donnant le sentiment qu’ils sont à porter de mains. C’est irréel! 

Nous approchons de la côte et des premiers villages. Les cyclistes se font de plus en plus nombreux. Pourtant assez étrangers au milieu, nous sommes en admiration devant ceux qui parcourent la carretera à vélo. Seuls, en tandem, ou tirant une assise avec leur enfant handicapé. Qu’il vente ou qu’il pleuve, et quel que soit l’état de la route (nous en serons maintes fois témoins les jours suivants).

Alors nous prenons l’habitude de ralentir pour les encourager: applaudissements, bravo, courage… Ces quelques mots nous font tous sourire ! À vous cyclistes, chapeau bas !

Nous installons le van le long d’un lac, et terminons cette journée face à un coucher de soleil rosé.

Bonjour Patagonie !

Nous allons rester un peu ….